a little party never killer nobody.

Le soleil était définitivement couché, finissant tout juste sa descente en plongeant la ville dans la nuit glacée de ce mois de janvier. Raider venait tout juste de terminer son service, et n'avait pas eu le temps de rentrer se changer ; ses collègues lui avaient appris qu'un barbecue s'organisait en ville, et que les policier en service cette soirée seraient bien occupés. Le jeune homme avait déjà entendu parler des barbecue de Toxteth, mais n'avait pas encore eu la chance d'assister à l'une de ces fameuses fêtes. Aussi, le policier s'était arrêté acheté deux pack de bière, envoyé un message à sa sœur pour qu'elle le rejoigne, et il s'était dirigé vers le Green Park dans sa petite voiture de service. Alors qu'il se rapprochait du point de rendez-vous, le trafic s'intensifia et les gens n'arrivaient plus bien à tenir sur les trottoirs ; on ne lui avait pas mentit, tout le quartier serait au rendez-vous. Red se gara maladroitement aux abords du parc, à cheval entre l'entrée d'un garage et un passage piéton. S'il avait été en service, il aurait été obligé de mettre une contravention à celui qui s'était garé ainsi ; mais qui oserait mettre une contravention à une voiture de police ? Le policier s'extirpa de la voiture, sous le regard inquiet de certains habitants. Il aurait peut-être dû se changer, histoire de ne pas porter à confusion. Mais ce n'était pas son genre, de penser à ces choses là. On lui avait promis un barbecue et de la bière, il n'avait pas voulu arriver en retard. Il sortit de son coffre les deux packs de bières, pour rassurer les passants qui craignaient de le voir interrompre la fête. S'avançant dans le vieux parc délabra, Raider commença à chercher un visage familier, sans trouver. Perdu au milieu de la foule, il n'osait pas s'intégrer aux conversations qui battaient déjà leur plein. Le policier sorti un joint de sa poche, avant de l'allumer ; ça avait le mérite d'être clair, il n'était pas un policier ce soir, mais bien l'un de leurs.

Heisner, si tu as un peu d'imagination, ça fait Heineken. Et la binouze, ça les connait. Fièrement parée, Marla avait troqué sa tenue de professeur distinguée avec celle d'une membre de Toxteth. A savoir ; un large pull bleu marine et un jeans qui avait une éternité. Cela sentait les poubelles qui n'avaient pas été changées depuis trop longtemps, la cigarette roulée avec du tabac bon marché, des saucisses trop grasses. En résumé, ça sentait la maison. Marla ne pouvait pas se retenir de sourire. Après tout, c'était ça la maison. Le barbecue avait à peine commencé que effervescence se faisait déjà. Tous étaient réunis, chacun avait amené un peu, ce qu'il pouvait. Les idées reçues sur les quartiers comme ça, comme quoi chacun était comme il le voulait sans se faire juger étaient infondées. Tout le monde passait son gens à juger, à évaluer tout le monde. C'était ainsi que cela marchait et chaque nouveau était pointé du doigt. Détaillé dans les moindres détails, c'était presque comme un rite de passage. Hormis cela, l'expression « n'en avoir rien à foutre » ne pouvait pas être plus adaptée. C'est donc les bras pleins de bières que Marla débarqua là où le barbecue avait lieu. Elle souriait, heureuse de tous les revoir. Elle laissa échapper un rire lorsqu'elle vit sa cousine, Annie arracher une bouteille à un môme de pas plus de neuf ans. Elle se joignit à elle, attrapa sa cigarette pour en tirer une longue taff. « Et à quel on a commencé nous, hein ? »



Spoiler:

a little party never killer nobody.

Debout au milieu de la fête qui battait son plein, Raider se sentait perdu. Il avait beau se sentir intégré dans le quartier, se sentir chez lui, il ne faisait malgré tout pas partit des natifs de la région. Il ne pouvait pas rattraper des dizaines d'années de vie dans le quartier en deux mois ; pourtant, le policier ne s'était jamais sentis aussi bien que depuis qu'il s'était installé à Toxteth. Loin des buildings huppés de son Londres natal, loin gosses de riches maniéré et propres sur eux. Red n'en avait jamais eu l'étoffe, et se sentait bien plus à sa place parmi la petite délinquance de Liverpool. Ici, au moins, on savait s'amuser ; le barbecue, à mille lieu des soirée de gala qu'il avait connu dans sa jeunesse, en était le parfait exemple. Le jeune Mars avait été poser ses packs de bières sur la table commune avant d'errer, seul, dans la foule déjà largement alcoolisée. Son pétard dans une main, sa bière dans l'autre, il traquait les visage familier. Au bout de quelques minutes, une tête rousse s'approcha de lui ; une tête familière. Il ignorait son prénom, mais savait que c'était l'une des gamine Hamilton. Elle habitait la vieille maison où il ramenait souvent le patriarche, complétement éméchée ; c'était elle qui lui avait claqué la porte au nez, lui laissant le paternel sur les bras la dernière fois. Une remarque désagréable, presque menaçante. Le policier n'en attendait pas moins. Il décida pourtant de ne pas se laisser déstabiliser par une gamine. Il tira longuement son joint, par pure provocation, avant de lui répondre avec un sourire taquin. Quel âge tu as gamine, tu as le droit de boire ça au moins ? Avec son teint de porcelaine et ses traits enfantins, il était en droit de se poser la question. Pourtant il connaissait les enfants du quartier, et savait qu'on leur servait de la bière au biberon. Rien que devant ses yeux, un garçon à peine adolescent entamait sans broncher une bouteille de whisky.

teresa, on l’a laissée sortir un peu en avance, de l’audrey’s coffeeshop. elle a sorti les arguments habituels, réunion de famille, tout ça. on va pas chipoter dessus, et puis c’est vrai qu’elle va un peu en réunion de famille, là. pas tout à fait habituelle, mais on passera. en sortant de la boutique, elle a envoyé un message laconique à sa sœur. « bbq green park. rapplique. » elle n’a pas besoin de plus pour se faire comprendre, en général. en y allant, elle est repassée par chez eux pour y prendre deux packs de bière. format familial. ça la fait tout le temps rire, cette appellation. quoi, comme si tout le monde dans une famille allait boire ? même les gosses ? quoique, à toxteth... c’est leur contribution. enfin, la sienne surtout. comment elle connaissait cléophilia, la jeune femme était prête à parier que sa sœur avait raflé de quoi sur la route en venant.
engoncée dans sa veste un peu large, un jean savamment déchiré et ses cheveux maintenus ensemble avec un vieux stylo bille, elle fouille la foule des yeux, cherchant la tête brune identique à la sienne parmi les habitants du quartier qui se sont rassemblés pour ce soir. elle finit par la repérer, cigarette au bec. « cléo ! » ouais, aujourd’hui elle est d’humeur clémente, elle va pas lui lancer un de ses surnoms stupides à la figure devant tout le monde. elle a déjà posé les bières sur une table de fortune, mais il lui reste une bouteille, qu’elle fourre dans la main de son alter-ego. ouais, elle peut prendre ça. pour un soir. « bois pas ça trop vite, c’était lourd comme un âne mort à porter. »

hrp:

tom regarde sa montre, ça fait une petite demi-heure qu'il traîne devant le rayon des alcools et il n'arrive toujours pas à se décider. il souffle, fallait qu'il soit si indécis. son regard se pose sur une bouteille de whisky bon prix, il s'en empare et ouvre le bouchon tout en sentant le liquide mauvais. il recule d'un pas avant de faire une grimace. c'était dégueu, exactement ce qu'il fallait. le paquet de chips accompagnera le tout et il était prêt à se diriger vers le vieux parc de toxteth. l'endroit était bien moche, mais les gens là-bas sympas, et c'était ce genre d'environnement dont il avait besoin, il avait besoin d'une famille, et les habitants du quartier étaient définitivement une part de son quotidien. tom passe à la caisse tout en souriant à la femme qui lui vend les produits, elle ne vient pas d'ici, mais elle lui rend son sourire, c'est rare de nos jours. il lui fait signe pour lui dire au revoir et s'engage dans la nuit noire. quelques personnes marchent plus vite que lui, et se dirigent vers la touffe d'arbres au loin. il entend les rires et les cris, et l'odeur de vin renversé sur l'herbe. un petit sourire sournois s'illumine sur ses lèvres et lorsqu'il arrive enfin sur la scène de crime, les odeurs et les sons l'enivrent. il regarde autour de lui et voit annie, sa colocataire au loin en grande discussion avec la prof de maths qu'il évite, tom hait les maths. il pose sa bouteille sur la table et l'ouvre tout en avalant une bonne gorgée du contenu. la grimace qui accompagne le geste est sans surprise hilarante. il regarde à côté de lui et y voit deux filles identiques, il regarde de plus près et voit les soeurs mariani. tiens, tweedle do et tweedle dum, comment ça va? il tend sa bouteille à teresa et sourit à cléo en même temps, elles étaient drôles ces deux-là, et si différentes que ça en était presque étonnant.

a little party never killer nobody.

Après une courte nuit à gagner ses misérables sous, elle avait passé sa journée à dormir sur son petit bureau avec la caisse à côté. Elle rattrapait son sommeil tandis que son employeur était en voyage, soi-disant d’affaire. Il était encore en train de fourrer sa queue autre que dans sa femme obèse et ridé. La vie des vieux, pas passionnant du tout. Alors quand on entra dans sa petite boutique pour chercher un vieux disque des Beatles, elle apprit la nouvelle, ce fut autant de joie que de peine pour son foie. Ce genre de soirée, elle pouvait enfin se bourrer la gueule comme pas possible. D’un sourire, elle avait fermé plus tôt la boutique et sur son petit skate de jeune adulte toujours adolescente, elle était rentrée avec joie chez elle. A son habitude, elle avait lancé son sac près de la table de la cuisine en embrassant sa mère, lui demandant de sortir les grosses bouteilles de bières italiennes que son père marchandait pour avoir. D’un geste rapide, elle embrassa son père, puis repartit avec hâte. Elle avait hâte la môme. Parce qu’enfin, elle allait la voir, sa brune. Sa jolie russe qui la faisait sourire. Tellement sourire que ça devrait être interdit. Rapidement arrivé, elle tenait son petit skate volé dans ses mains et observa tout le petit monde. D’un sourire heureux, elle alla déposer ses affaires avant d’ouvrir une bière et d’aspirer toute la mousse. Elle salua au loin ses deux cousines, deux jumelles pourtant joliment différente. Rapidement, elle se dirigea vers Dris pour lui demander où son débile de frère pourrait être. La vision d’un policier qu’elle connaissait bien ne l’arrêta pas et tout en restant cool à son habitude elle s’approcha des deux en tendant sa main pour recevoir un tchek, elle y va au culot la Anna. « Alors comment ça va ? Pas trop rude cet hiver ? » Avalant une nouvelle fois sa boisson, elle leva son verre avec fierté, comme heureuse de pouvoir goûter de nouveau à ce poison toxique.

Malgré un certain taux de criminalité, Rheia appréciait particulièrement son quartier et les petites organisations faites à l'arrache ; il était évident qu'elle se rende au barbecue, installés sur le parc. Elle savait qu'elle n'allait pas croiser que des gens qu'elle appréciait, mais elle s'en moquait. Ce n'était une bande d'idiots qui allaient l'empêcher de s'amuser un peu. La rouquine avait rapidement fait un tour au petit supermarché du coin afin de ne pas arriver les mains ; ce n'était pas son genre d'être radine et elle détestait faire mauvaise figure. Rheia avait donc acheté quelques paquets de chips, auxquels personne ne pensait jamais, ainsi que des bouteilles d'alcool en tout genre. Désormais armée de ses deux sacs, elle se rendit à pied au parc.
Arrivant sur place, elle resta immobile pendant quelques secondes, cherchant un visage familier, mais personne n'attirait son regard. Sauf une blonde, qui semblait plutôt énervée, un plat renversé à ses pieds. Rheia s'approcha de cette dernière et lui tendit le sac rempli d'alcool. « Tenez, sinon on va croire que vous venez les mains vides. »

a little party never killer nobody.

Autour de lui, les gens riaient, buvaient, fumaient ; les enfants couraient à travers la foule, s'amusant d'un rien. Vu l'ambiance qui s'était déjà installé autour du feu de joie, et l'odeur de saucisse qui s'élevait dans l'air glacé, on ne lui avait pas menti en lui parlant de ces fameux barbecue. Pourtant, un monstre roux lui gâchait sa fête, à coup de remarques incisives. La peste. Un remarque sur son âge, l'usage d'un surnom affectif ; elle en avait du cran pour tenir ainsi tête à un policier. Pourtant, cette idée ne passa même pas par la tête de Raider, qui répondit par un petit sourire amusé. Au final, il aimait le cran de cette gamine, qui lui rappelait étrangement sa sœur aînée, Jane. Pour toute réponse, il lui tendit le joint déjà bien entamé. Une vaine tentative de paix, qui, si elle fonctionnait, l'étonnerait bien. Il avait rencontré dans ce nouveau quartier les gens les plus bornés qui lui avait été donné de croiser. La rousse pointa du doigt un homme éméché, dansant maladroitement, alternant entre son joint et sa bouteille de vodka. Il aurait aimé être étonné par le comportement du patriarche Hamilton, ou par le fait qu'un père puisse être aussi irresponsable ; pourtant, c'était monnaie courante par ici. Red voulu s'excuser, soudain rempli d'un sentiment empathique, ne pouvait pas imaginer dans quel atmosphère la jeune femme avait dû grandir. Pourtant, il fut coupé par l'arrivée d'une de ses "cliente" régulière. Anna ! s'écria-t-il, tout sourire, en checkant le poing offert par la jeune femme. Le garçon entretenait des liens très ... spéciaux avec certaines personnes qu'il arrêtait ; il avait la fâcheuse tendance à s'attacher à ces derniers. Et peu importait les nombreux passage au commissariat de la belle, il s'entendait à merveille avec la jeune Mariani. Quel honneur ! s'amusa-t-il, prenant au premier degré la réflexion clairement sarcastique de la rousse à ses côtés. Difficile pour moi, je ne savais pas que le temps était si difficile par ici. Sa clope entre les lèvres, il tentait de se réchauffer en frottant ses mains gelées l'une contre l'autre. Quelle idée d'organiser un barbecue en plein hiver, pensa-t-il. Et toi Mariani ? Je vois que tes bleus se sont atténués depuis la dernière fois que tu es passé au poste. J'espère que tu es en forme pour la semaine prochaine, j'ai misé un beau paquet sur toi !

Il fait froid, cette nuit. Adès tire sur sa clope comme un désespéré. Ca le réchauffe de l'intérieur, le feu qui le consume. Il s'empoisonne doucement et ça ne lui va pas bien. C'est pas son style, les cigarettes ou même la bière. Mais il les utilise quand même parce qu'il aime bien, ça fait oublier. Il est sorti en pensant aller bosser mais il s'est rappelé sur le chemin que ce soir, ce n'était pas lui qui était de garde. Il a juré dans son coin, le Hamilton. Parce que quand il n'a rien à faire le soir, il fait des conneries, c'est bien connu. Alors il est allé acheter de la bière et il est tombé sur le rassemblement, le barbecue. Comme un cheveu sur la soupe qu'il est arrivé. Ses frèes et soeurs ont dû penser qu'il avait été prévenu, il n'en sait rien. Au travers des flammes il distingue l'une (Dris), occupé à parler avec un flic (Raider) et une Mariani (Anna). Il croise les doigts pour qu'elle ne s'attire pas trop d'ennuis, la dernière de la famille. Il croise des regards qu'il reconnaît plus ou moins, répond mécaniquement aux appels et aux salutations. Et puis de l'autre côté d'un bidon qui flamboie, il voit les jumelles Mariani et son poing se serre un peu. Il se passe la main dans ses cheveux déjà bien désordonnés, il sort du lit le gosse, et il attrape une bouteille de bière dont il fait sauter la capsule avec son briquet. Que la fête commence.

tess, elle se sent un peu nulle, là. un brin déplacée. même si à sa façon elle fait partie de toxteth, il n’empêche que c’est sa maison d’abord. et le reste du monde après. et là, elle a aussi l’impression d’avoir un senseur à cléo. dans un coin de sa tête, elle note qu’elle a pas du tout, pas du tout envie de perdre sa sœur à cause d’un cancer. pas deux lumières de sa vie pour la même chose, pitié. avant qu’elle ne s’enfonce plus loin dans sa réflexion peu optimiste, c’est tom qui fait irruption. tom dont les traits lui rappellent quelqu’un qu’elle n’aime pas. mais bon, elle passe dessus. jumeaux et jumeaux, ça se comprend entre eux, à défaut de plus. tom qu’elle accepte à défaut de le connaître mieux pour l’apprécier vraiment. elle s’apprête à protester. presque. sa bouche s’ouvre mais pas un son n’en sort. elle a pas envie de s’embrouiller encore. alors elle accepte sans broncher l’étiquette de tweedle do. le capish de sa sœur, elle ne le relève pas. en fait, elle l’ignore. royalement. « t’as d’autres surnoms comme ça, alridge, ou t’es au bout d’l’inspiration pour ce soir? » elle porte la bouteille qu’il lui tend à son nez, prudente, et grimace. « ton jus, tu l’as chopé où ? parce que même un ivrogne en voudrait pas. » pendant qu'elle parle, son regard s'égare sur la foule. quelques visages connus, beaucoup en fait. anna. la tribu hamilton. bref, que du beau monde, qu'elle ironise la môme...

pour une fois qu'irina ne fait pas un truc en douce, elle a presque pas envie d'y aller. elle traîne un peu des pieds, mais vêtit sa veste en cuir caractéristique, éparpille ses cheveux dans son dos et attend même pas les autres. elle sait qu'ils vont venir, juste pour avoir le mérite de lancer "eh oui, les bodrov n'auraient manqué ça pour rien au monde". ils ont la classe les bodrov, ils se mouillent juste les mains pour le travail, se retirent le sang encore chaud des mains avec un p'tit mouchoir immaculé qu'ils replient et remettent dans leur costume propre et repassé. des fois elle se demande si elle a pas été adoptée. alors elle trace dans la nuit, fait claquer ses bottes hors de prix que sa mère a insisté qu'elle achète et en chemin, elle s'allume une bonne clope. ses parents s'en foutent tellement qu'elle fume, limite pas s'ils lui ont mis sous le nez son premier paquet de clopes. enfin arrivée, le barbecue fume, ça sent la viande de mauvaise qualité qui finit sa vie rôtie sur une grille rouillée. et c'est ça le quotidien d'irina. elle soupire et s'approche des gens, la clope au bec, passant inaperçue toute vêtue de noir dans la soirée hivernale. elle reste solitaire un instant et cherche quelqu'un qu'elle connaît ou avec qui elle pourrait parler. tout le monde sauf sa famille. là, elle voit un solitaire comme elle, adès hamilton si elle ne s'abuse. son père lui aurait fait les gros yeux avant de lui interdire d'aller voir cette "famille recomposée aux origines bien douteuses". ben oui, rien ne vaut un bon russe bien pur. pire que serpentard, j'vous jure. elle tire une latte et rejoint donc le second fumeur, nettement plus âgé qu'elle. « toi aussi tu viens pour la bouffe et la bière gratuite ? » qu'elle demande, presque un peu trop sérieuse.

Il tire sur sa clope, se brûle les poumons. Tout ce monde, ces gens qu'il connaît de près ou de loin. Il a l'impression de revenir de nulle part et d'être catapulté au milieu d'une foule dont la langue maternelle est la sienne mais qu'il n'a pas parlé depuis si longtemps qu'il ne sait plus comment faire. Il a l'impression d'être gauche, au milieu de ces gens. Que son corps n'est rien sinon une masse qu'il aurait laissé traîner là, juste pour voir ce qui va se passer. Sa bière dans la main, la clope dans l'autre. Parfait duo réuni une fois encore pour une nuit. Serait-ce ironique de dire qu'il en a l'habitude ? Et une voix, dans son dos. Des yeux qu'il a déjà vu. Tous les gens de Toxteth se connaissent, au moins de réputation. Et elle, sa réputation, c'est d'être quelqu'un qui ne devrait probablement pas avoir à lui parler. Elle doit valoir bien mieux que lui, pauvre petit Hamilton sans le sou. Parce qu'elle est puissante, la famille Bodrov. Et il croit reconnaître Irina Bodrov. Il porte la bière devant ses yeux, fait mine de trinquer avec elle "La bouffe, la bière, la compagnie ... Pour me faire croire que je suis encore un peu vivant quoi" Et il arrose sa phrase avec une bonne rasade d'alcool. Faut pas trop partir dans le négatif, ça tue paraît-il. Mais il a tellement eu l'habitude d'être un zombie, ces derniers temps, partant le soir à l'hôpital, rentrant le matin complètement lessivé, qu'il a juste eu l'impression d'être passé à côté de tout. Il se baisse, met sa clope entre ses lèvres avant de prendre une bouteille et de la décapsuler pour elle. Il la lui fourre dans les mains avant de taper son goulot contre le sien "A la tienne ma jolie, ce soir on boit à la santé de tout Toxteth". Une pointe d'ironie dans la voix. Parce que Toxteth, sa santé, elle est bien précaire.

a little party never killed nobody

Depuis ce matin Maxim n’avait entendu parler que de cette soirée où tout le quartier se retrouvait. Il y avait l’habituel barbecue qui était organisé. Quand il quitta son boulot, Maxim rentra chez lui préparer un plat pour la soirée. Bien sûr toute la famille Leonov y allait, mais ils étaient déjà là-bas depuis un moment, car Maxim avait terminé son boulot assez tard. Il ne prépara rien d’extraordinaire, juste un gratin dauphinois. Il aurait pu préparer un plat typiquement russe, mais ses sœurs l’avaient surement déjà fait et il n’avait pas le temps, il était déjà en retard.  Une fois arrivé il avait posé le plat là où tout les autres y étaient et prit une bière au bar. Il tenait son gobelet bien fermement et regarda un peu autour de lui. Au loin il reconnu une amie à lui. C’était Anna qui était là, bien sûr qu’elle n’aurait pas manqué ce rendez-vous. Il tapota sur son épaule, même si elle était déjà occupé et quand elle se retourna vers lui, il prononça ces quelques mots « Salut An’ comment ça va ? ». Il remarqua que tout le monde était occupé à parler avec les autres et que la fête avait déjà bien commencé. Tant mieux se disait Maxim, ça promettait d’être une belle et longue nuit.

Je compte sur toi pour ne pas te montrer aujourd'hui, d'accord ? S'il te plait Arthur. Bon, je dois y aller, on se voit bientôt. Commencer sa journée avec ce genre de message, ça met toujours de bonne humeur. Arthur raccroche son combiné en soupirant. Son père n'aurait pas dû lui laisser ce message sur sa boite vocale. Parce que maintenant, il n'avait plus qu'une envie : aller à ce foutue barbecue où il n'avait pas du tout l'intention de mettre les pieds à la base. Mais si son père le lui interdisait, il devait y aller. Il enfile rapidement un jean propre et un t-shirt sombre et quitte la chambre minable qu'il squatte en ce moment pour se rendre au parc. A trois reprises sur le chemin, il hésite à faire demi-tour. Mais la voix de son père raisonne encore dans ses oreilles. Son propre père qui a honte de lui et qui ne veut pas le montrer au grand public. Ça le met en pétard quand il agit comme ça, comme un enfoiré plus passionné par son boulot que par son propre fils. Mais il oublie rapidement ses pensées sinueuses alors que le bruit de la foule retentit autour de lui. Il est arrivé. Et ça l'agace déjà, tout cet attroupement. Toute cette hypocrisie. Ces gens qui prétendent être heureux de se retrouver et de partager un... barbecue. Ridicule. Il ne voit même pas les regards des gens braqués sur lui, il a l'habitude depuis. Il s'en fout. Il sort une cigarette de son paquet et l'allume avant de tirer dessus, avec une certaine nervosité. Trop de manque de sommeil. Il déambule parmi la foule à la recherche du stand de son père, il est venu pour lui au fond. Il veut qu'il le voit. Mais il s'arrête quelques instants, finit sa clope et observe les gens autour de lui. Des petits groupes se forment un peu à l'écart, ils sont deux, trois ou quatre tout au plus. Ils cherchent de l'intimité. Les tensions sont palpables. Un rictus éveille le visage d'Arthur. Il ne sait pas pourquoi, mais ça l'amuse toujours de voir les gens dans ces interminables tête à tête. Et ça le diverti, c'est ça le plus important, au fond.

a little party never killer nobody.

Anna aime bien les gens de Toxteth. Il faut dire que derrière sa tête de tueuse, son regard qui respire le souffle chaud de l’Italie ou encore ses petites courbes fines et musclés, elles apprécient ce monde de merde. Un monde de con, créé par des cons, pour des cons. Et elle en rigole Anna, elle s’amuse de ça. Parce que c’est un drôle de paradoxe, qu’il faut de l’imagination pour aimer une vie aussi pourrie qu’elle peut être. Elle se demande quelles sont les emmerdes des petits riches. Une soirée mondaine manquée ? Une carte bleue perdue ? Ici, on court après l’argent, les clopes et le souffle de la vie. On s’fait embarquer d’un coup, comme ça, sans savoir pourquoi ni comment, mais on a une vie troublante, étrange. Elle en donne le tournis, mais c’est pas, ce tourbillon est amusant. On s’en fou du mal de crâne, de la douleur ou de la diarrhée aigu. Ici, on fume sa vie comme on fumerait un joint et ça lui plait à la ritale. « Anna ! » La voix du policier la fait sourire gentiment. Elle a le sourire facile, Anna Banana. Un petit mot, un petit regard, une petite phrase, ça lui met la patate –Banane, patate, on voit le jeu de mot – bref, Anna, elle aime bien son petit monde de merde. « écoute ça va, on fait aller, je te présente mon nouvel ami, monsieur mars, mon policier préféré.. enfin même si je pense que vous vous connaissez déjà. d'ailleurs si tu cherches alan il est prêt du feu, je crois qu'il s'est pris les pieds dans une racine tout à l'heure et qu'il s'est foutu par terre. » Anna tourne la tête pour regarder Alan et elle rigole déjà, son débile de meilleur ami roux n’est pas très loin. Anna elle adore Alan, comme un chat adore de la laine. Alan, c’est celui qui lui remonte son sourire, qui lui éponge ses blessures, qui s’occupe d’elle comme jamais. Un vrai ami. Alors légèrement, elle se retourne près des deux roux et rient avec eux –si c’est ce qu’on peut appeler rire - . « Policier préféré ? J’ignorais que tu aimais tant la police Dris, quoi qu’une fille intelligente comme toi, ça ne m’étonne pas. » Elle lui sourit gentiment, et même si sa petite vanne est sensée déplaire à la rousse, elle ne peut qu’être amicale. Anna n’aime pas être méchante, elle ne vanne que pour le plaisir de se moquer avec intelligence et tendresse, pour amuser la galerie. « Et toi Mariani ? Je vois que tes bleus se sont atténués depuis la dernière fois que tu es passé au poste. J'espère que tu es en forme pour la semaine prochaine, j'ai misé un beau paquet sur toi ! » Anna tourne directement la tête vers les autres personnes, espérant qu’aucun Mariani ne soit dans les parages. Même si les rumeurs se dépendent, elle risque sa peau et celle de ses adversaires. Anna aime gagner à la loyale, même si un tournoi comme ça n’est pas loyal. Joyeuse, elle touche sa lèvre qui avait été légèrement amoché la dernière fois. « Oh, ça c’est sympa Mars, tu risques de te faire les poches alors ! Sinon, ça va bien, les paris tournent autant que l’argent, donc on peut dire que cette année commence bien pour moi. » Un sourire carnassier se dessine sur ses lèvres fières de ses victoires. Il faut dire qu’avec sa petite taille, c’est aisé pour elle d’en battre certain. Elle sentit derrière elle, un petit coup dans son dos et directement, elle se retourna pour saluer un grand ami. Leonov, le beau, le grand, le fort. Celui qui avait touché ses lèvres sans jamais en voir plus. Les deux homosexuels refoulés qui avaient directement compris qu’une relation ensemble est impossible. « Salut An’ comment ça va ? » La ritale sourit de nouveau et vient frapper sa bouteille contre celle du russe, avec une rapide allure. « Hey Max ! Ça va bien et toi ? Les affaires marchent ? » Au loin, elle repère un nouvel arrivant, tatoué de la tête au pied. Rapidement, elle ne le dévisage mais, plutôt intrigué de voir le joli spécimen. Elle admire ce courage de porter autant de tatouage et rapidement, elle imagine sa mélodieuse Irina couverte de la tête au pied tatouée, mais ses pensées se stoppent directement quand elle voit son meilleur ami bien loin, puis qu’elle fixe Maxim. Un schéma d’entremetteuse se créer dans sa tête et d’un sourire machiavélique et rusé, elle pense sa tête en regardant Max d’un air goguenard. « Alors Max, tu connais le petit Alan Hamilton ? » Si elle ne trouvait pas tellement le bonheur, autant l’offrir à un autre proche, et si cela pouvait faire plaisir à deux de ses proches, rien ne pourrait lui faire autan plaisir.

il tire sur sa clope l'air absent et il a l'air un peu surpris qu'elle veuille lui parler. ben oui, les quatre grandes familles de toxteth s'aiment pas énormément il faut le dire, c'est relativement exceptionnel de voir un mariani parle à un bodrov sans l'insulter. irina elle vit pas sans ces préjugés, les idées que ses parents ont essayés de lui foutre dans la tête pour lui dire de vivre de la manière dont ils voulaient. donc elle ne doit rien ni aux mariani, ni aux hamilton, ni aux corcoran. que dalle. tant qu'ils ne viennent pas la faire chier. elle trouve ça profondément stupide de faire perdurer des problèmes du passé, comme s'ils n'en n'avaient pas assez, des problèmes. elle pense même que les familles devraient être moins hostiles, pour être plus forts encore. mais, si elle ose parler de ses idées farfelues elle ira se faire jeter. « La bouffe, la bière, la compagnie ... Pour me faire croire que je suis encore un peu vivant quoi » il déclare cela avant d'avaler en expert une grosse gorgée d'alcool. c'est pas la joie par ici. mais irina n'est pas au top de son humeur non plus. elle tire une taffe de sa cigarette. « ça va pas fort chez toi dis-donc. » qu'elle remarque en haussant les sourcils. elle ne dira pas ses blagues à la con qu'elle a entendu ses frères dire à propos des hamilton ni de faire une généralité de son cas. irina elle est pas comme ça. adès prend une bouteille, la décapsule et lui fourre dans les mains. justement, elle avait envie de boire un peu. « A la tienne ma jolie, ce soir on boit à la santé de tout Toxteth » alors les goulots s'entrechoquent et après un petit ricanement vis-à-vis de la santé de tout toxteth. « à la santé de toxteth ! » qu'elle répète avec un petit sourire. et elle boit une gorgée ; elle descend l'alcool comme de l'eau la russe, c'est dans ses gènes faut croire. « j'crois qu'on n'a jamais été présentés dans les formes toi et moi. » déclare-t-elle après quelques secondes de silence. la réputation a fait le boulot, mais avec tout ça viennent aussi les mensonges. « irina bodrov, dix-neuf ans, et je tairai mon emploi sauf si t'es intéressé pour acheter des armes. » et elle en rigole de son métier, de la vie qu'elle mène. l'humour ça l'aide à oublier ce qu'elle fait pour la thune de son père.